En ce dimanche d’hiver, je ne vais pas vous proposer un guide du Kâma Sutra lesbien, ni même vous faire une liste de toutes les positions possibles dans lesquelles votre corps pourra se retrouver ce soir en bonne – ou mauvaise compagnie.
Il y a déjà des livres sur le sujet ici et là qui proposent non seulement une histoire de l’érotisme et de son iconographie, mais aussi des descriptions de toutes sortes de positions pour les lesbiennes. Ce qui nous intéresse aujourd’hui, ce sont les positions que vous préférez, qui vous font prendre votre pied, qui vous font baver de la bouche, dégouliner de la chatte. On parlera aussi brièvement des pratiques qui vous emmerdent, vous laissent sèches comme la moule de Frigide Barjot. Veuillez, par avance, me pardonner des clichés que je n’éviterai sans doute pas.
Depuis que je lance des appels à témoignages pour mes articles sexo, je dois dire que je n’ai jamais eu autant de réponses que sur le sujet des positions préférées. Pas moins de 40 femmes m’ont répondu ! Et toutes en cœur !
D’après mes maigres statistiques, la position que vous semblez préférer est la levrette. Ce n’est pas étonnant ! D’après ce que j’ai pu comprendre (et également expérimenter) la levrette est très excitante pour la personne qui se tient derrière celle qui est légèrement à quatre pattes : vue parfaite sur les fesses, la courbe des reins, la nuque…Position presque idéale pour avoir l’impression de dominer l’autre, de contrôler ses spasmes et de voir son déhanché de l’arrière, tout cela au rythme de nos coups de doigts.
Lorsqu’on est la receveuse, cette position est orgasmique (c’est le cas de le dire !) pour celle qui a envie, à ce moment là, d’être soumise. Anna aime particulièrement l’abandon que permet cette position : » J’aime vraiment quand ma copine me prend par derrière. Je ne la regarde pas, j’enfouie ma tête dans l’oreiller et je me laisse complètement faire. Je m’oublies vraiment, sans doute parce qu’il n’y a pas d’échanges de regards entre nous, ça me permet de me concentrer uniquement sur mes sensations ».
Une autre des positions que vous semblez vraiment adorer ne porte pas vraiment de nom. Sur les sites de Kâma Sutra lesbien, on appelle cela l’Amazone. L’une des deux filles est assise sur la bouche de l’autre, cette dernière pouvant ainsi… Vous n’avez nullement besoin d’un dessin. Ce qui est véritablement intéressant avec cette position c’est que l’on peut vraiment se sentir à la fois dominante et dominée : « Je contrôle le rythme de sa langue sur mon sexe avec mon bassin ; je contrôle le rythme de son sexe sur ma bouche avec mes mains sur ses hanches, ses fesses » nous confie Nour.
Pour le cunni dans sa position la plus évidente, vous ne ressentez pas toutes la même chose. Alors que certaines raffolent de cette pratique, en tant qu’actrice comme en tant que réceptrice, d’autres trouvent que c’est ennuyeux, voire carrément soporifique. Pour Marie, c’est simplement «trop lent, pas assez brut, pas assez passionnel. A chaque fois qu’une fille me fait un cunni, j’ai l’impression d’entendre le bruit des aiguilles de ma montre, je m’ennuie ». D’autres encore n’aiment tout simplement pas ça parce qu’il manque le contact des deux corps. Vous étiez en revanche à peu près toutes d’accord pour dire que le cunni s’améliore lorsqu’il est accompagné d’un doigt, deux (« trois ça ne rentre pas ») dans le vagin, ou dans l’anus.
Les ciseaux également, divisent. Cette position, qui consiste à frotter un sexe contre l’autre ( autrement appelée tribadisme ) permet de mêler les fluides de nos sexes et de stimuler le clitoris. S’il elle est résolument excitante, cette position n’est pas, selon moi, très pratique, à moins que vous ne soyiez d’une grande souplesse.
Rassure toi jeune Padawan, il existe des alternatives aux ciseaux. Imaginez deux corps l’un sur l’autre. L’une des deux se tient légèrement en diagonal afin que les deux sexes s’emboitent. On n’y arrive pas à tous les coups, on tâtonne, on se cogne et on a des crampes aux fesses, mais elle permet d’avoir les mains libres pour la fille en dessous. Ah mais en fait, cette position, c’est le missionnaire ! Un classique dont raffole Sarah : « J’adore quand la fille se met à califourchon sur moi et se frotte à ma chatte. J’ai les jambes allongées ce qui me permet de resserrer le périnée et je peux jouer avec ses seins, tenir fermement sa taille, l’admirer tandis qu’elle se donne du mal pour jouir ».
Parlons de choses qui fâchent ! Lorsque j’ai demandé qu’elle était la position que vous préfériez le moins, 38 d’entre vous ont crié le 69. Personnellement, je ne suis pas capable de faire deux choses à la fois, de me concentrer sur moi et sur l’autre. Je crois qu’il est tout aussi bien de s’attarder sur l’orgasme de l’autre, la jouissance de l’être aimé ou désiré, puis enfin de s’attarder sur le sien. Pour moi, cela évite de faire les choses à moitié. Et, bien que je me fiche du glamour, cette position ne propose quand même pas la meilleure vue…
Mais il n’y a pas que les positions qui portent des noms qui sont intéressantes à pratiquer. Parmi les positions sans nom, il en existe une particulièrement excitante, difficile à décrire, difficile également à dessiner mais dont vous avez une chouette illustration ci-dessus : l’une de vous deux est allongée, l’autre au dessus, elle prend un de ses seins dans la main, et le frotte contre le sexe de l’une. On peut faire des mouvements rotatifs ou de va et vient, varier les plaisirs en changeant de sein, en mettant les deux ou en inversant la position…
Vous pouvez également frotter votre sexe sur n’importe quelle partie du corps : une cuisse, des fesses, un pieds (oui madame, un pieds!). Mais faites attention, il y a un nerf sur la cuisse particulièrement sensible qui provoque de vrais fous rires. Je vous aurai juste prévenues.
Mille positions sont possibles. Des positions sans nom, mais est-ce que cela importe vraiment ? J’oublie sans doute beaucoup de personnes et beaucoup de pratiques, alors chères lectrices, sachez que nous sommes toute ouïe de ce que vous avez à nous dire, des positons que vous souhaitez nous faire partager. Bon dimanche !
Illustrations : Clémence Thune