Typologie #22 : la mondaine

On est jamais trop bien informé. Afin d’apporter ses services à la grande communauté des filles et vous permettre d’éviter rendez-vous foireux et baises minables, Barbi(e)turix développe sa propre base de données systématisant les meilleures et les pires du Wild lesbian World. Aujourd’hui découvrons le profil type de la Mondaine.

Nom : Ellie Zimmerman-Hariri

Où la trouver ? Partout où il faut montrer patte blanche. D’un dîner de gala au ministère des femmes jusqu’à l’avant avant avant première d’un film expérimental sur le porno féministe en passant par un cocktail de lancement de saison chez Agnès B. Entendons-nous tout de suite sur le fait que la mondaine ignore généralement le pourquoi du comment de la soirée/dîner/cocktail auquel elle se rend. Elle est là parce que Céline y est/ qu’Alex a dit que c’est là qu’il faut être/ que Jean-Charles lui a filé un carton d’invitation en lui disant : « Chérie, c’est bien parce que c’est toi » et qu’en définitive, les meufs sont belles et l’alcool gratuit. Ce qui est amusant dans le cas de la mondaine, c’est qu’elle fait souvent une affaire d’Etat de ses « impératifs » :

« Quoi ?! Boire un coup avec toi et … euh… Machine… comment elle s’appelle déjà ? »

« Juliette »

« … à la mutinerie ce soir ?! Impossible ! Je vais dîner chez Océane, elle va nous présenter son nouveau spectacle ou son nouvel album, je sais plus…. Mais tu comprends, c’est très important pour elle que je sois là. On se fait ça bientôt hein !!! Vraiment, vraiment ! Appelle-moi dans trois semaines, on trouvera bien un créneau. »

A quoi ressemble-t-elle ?  Prenons plutôt le cas de la mondaine sans le sous. C’est plus marrant. Il est entendu que pour une mondaine, trébucher sur les marches sacrées du goût serait une faute professionnelle qui lui vaudrait des mois de suspension. Il est entendu aussi qu’il serait gravissime pour elle de se faire prendre sous le feu des projecteurs à trois soirs d’intervalle dans la même tenue de lumière (Cindy Sander, bien le bonjour, si tu me lis.). Ces deux conditions étant posées, on débouche sur une conclusion assez cocasse. La mondaine sans le sous se doit donc d’investir dans quatre grandes griffes -dont la valeur moyenne est estimée à un an de diète pâtes carbo- afin de les faire habilement tourner au gré des pages de son agenda.

Comment la serrer ? Du pain béni : soyez plus mondaine qu’elle ! Il faut la mettre K.O. Exemple :

Elle : « Ah ! … La semaine prochaine ? Je serai au mariage de Carole et Stéphanie à Marrakech. Elles font ça dans un château marocain, au cœur de la palmeraie. Je pense rester quelques jours de plus, histoire de profiter du chromatisme de la ville ! Tu sais, ce chromatisme si cher à Saint Laurent. » [A l’instar des fringues, la mondaine connait 3 vérités générales / phrases préfabriquées qu’elle ressort au hasard des rencontres.]

Vous :   « Ah c’est vraiment dommage ! Je voulais te proposer de m’accompagner à N.Y, Portia et Ellen renouvellent leurs vœux de mariage. Elles privatisent les 3 derniers étages et le toit de l’Empire State Building pour l’occasion. Ellen a tenu à m’envoyer un jet privé… Elle sait que j’ai horreur des aéroports. Elle me connait tellement bien… Enfin bref, c’est dommage ».

Comment la larguer ? Si tant est qu’après avoir découvert la supercherie, elle ait décidé de vous garder… Elle essayera tant bien que mal de vous faire rentrer dans le cercle tant convoité des mondains de ce monde. Parce que sinon, elle ne pourra vous sortir nulle part. Du coup pour la larguer, on fait tout bien comme il faut : un « t’as pas pris une ride, c’est fabuleux ! » à un septuagénaire par-ci, un « Chéri, oh quel bronzage, St-Barth te va si bien » par-là et au moment fatidique où elle approche sa target de la soirée, on envoie tout en l’air –et en gueulant- : « Mais dis-le, ose le dire pour une fois, avoue que tu penses à ta mère quand on fait l’amour. Cons-tam-ment. ». Silence religieux. Rires gênés. Une bonne droite. Fin de l’histoire.

On évite de lui dire : « Ce soir ? Pizza / Bière / Foot. C’est la rentrée de la Liga. Je ne veux pas rater le duo Neymar – Messi. »

On lui dit :  « Peter Lindbergh t’a regardée, même observée toute la soirée. Je pense que tu l’inspires. »