« Si le mariage homosexuel a été voté, le 23 avril, après des mois de débats houleux et de manifestations hostiles, l’assistance médicale à la procréation, elle, pourrait bien être sacrifiée sur l’autel du nécessaire apaisement des esprits »*.
Et oui, la PMA c’est pas pour demain la veille. Et ça à Barbi(e)turix, on trouve ça complètement injuste. Car si aujourd’hui en France on redouble de techniques contraceptives pour la partie hétérosexuelle de la population, la partie LGBT attend elle patiemment l’autorisation d’engendrer. Et c’est littéralement inadmissible. Pour de multiples raisons…
L’immaculée conception
Récemment l’actrice Halle Berry (46 ans au compteur) vient de tomber enceinte pour la seconde fois. Avant elle, Marcia Cross (Bree Van De Kamp) avait accouchée de jumeaux, à 45 ans. Alors pourquoi pas nous ? ON VEUT tomber enceinte à presque 50 ans et élever un ado boutonneux et rebelle jusqu’à ce que celui-ci nous achève, c’est-à-dire 20 ans plus tard. Une crise de la cinquantaine normale en somme.
Pour pouvoir faire la couv’ de Paris Match
ON VEUT voir notre nom (et accessoirement le sien) apparaîtrent dans la rubrique maternité du journal local. Arborer un corps de mannequine russe de 17 ans seulement 3 jours après l’accouchement, une absence de cernes mortifères ainsi qu’un sourire franc et fier qui ne trahit pas le « mon vagin ressemble à un cratère ». Poser avec le divin enfant telle Céline Dion ou encore se plaindre avec le sourire de son baby blues telle Alessandra Sublet. Une maternité normale en somme.
Pour avoir un gosse accessoire de mode
ON VEUT faire un gamin porte manteau. Celui qui sert à exhiber aux autres nos bons goûts vestimentaires, capillaires et autres. Concevoir une Suri Cruise ou un Kingston Rossdale en somme. Cette petite gamine insupportable à l’intérieur et à l’extérieur porte l’équivalent de 3 à 6 mois de loyer sur elle, passe son temps à bouffer des glaces à en faire pleurer une boulimique, fais des grimaces en veux-tu en voilà ou bien fais la gueule, tout simplement. Bouhouhou, pauvre petite fille riche. Son équivalent masculin se trouve donc être Kingston Rossdale, fier rejeton de Gwen Stefani (oui, donner un prénom complétement grotesque fait aussi parti des plaisirs de la maternité) qui trouve sa place dans une longue liste d’enfants « fils/fille de » insupportables.
Un Tumblr totalement sarcastique (donc parfait), le Suri’s Burn Book propose une myriade de commentaires fictifs de la jeune Suri envers ses congénères suceurs de biberons.
Pour pouvoir justifier ses 10 ans de psychanalyse
Le môme du film d’horreur. On ne pouvait pas passer à côté. Du Damien, digne réincarnation satanique à Esther, la folle nympho et un peu possédée elle-aussi coincée dans un corps de gamine nous enchantent terriblement. ON VEUT faire un gamin qui passera son temps à pleurer, balancer des faciales de compote, vomir, nous détester, un Kevin génétiquement conçu pour nous haïr et nous faire tomber dans une dépression permanente. Rien de tel que de se réveiller en sueur la nuit avec son gosse, tapi dans l’ombre, te regardant dormir, serrant en prime sa peluche au point de faire exploser les yeux en plastique. Une charmante image en somme.
Tout ça pour dire donc, que même si l’on n’arrêtera pas de vouloir la PMA, un gosse, ça continuera à hurler dans le train, le métro, le bus, le tramway, bref, dans tout ce qui a une forte capacité de résonnance. Puis ça fera des caprices pour n’importe quoi. Puis ça deviendra ado, donc ingrat. Puis on servira très probablement de banque jusqu’à la fin de notre vie. Un petit lexomil ?
An Si
*citation extraite de « La PMA, victime de l’opposition au mariage homosexuel » sur lemonde.fr