Womanhood : le web-docu qui donne la parole aux femmes égyptiennes

C’est quoi être femme dans un pays comme l’Egypte aujourd’hui ? C’est pour répondre à cette question que Florie Bavard, 25 ans, a décidé de lancer le projet Womanhood. Cette anthropologue de formation, diplômée de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, se passionne depuis 2011 pour les mouvements sociaux féminins en Egypte. Mais ils ne sont pas forcément ceux que l’on vous a montré et remontré dans les médias. Pour lutter contre les clichés, montrer un autre visage, Florie a voulu faire témoigner des femmes égyptiennes, avec une ligne directrice : utiliser des mots-clefs.

En effet, pendant plusieurs mois, Florie a fait parler des femmes face à sa caméra sans aucune question orientée. Seulement une liste de mots à laquelle chacune peut réagir comme elle le souhaite, librement. A la base, une petite sélection de mots qui composent la liste sont issus de ses recherches anthropologiques. Au fur et à mesure des entretiens, la liste s’est agrandie. Au final, ce sont plus de 75 mots qui s’entrecroisent autour du Genre.

A la différence d’un web-documentaire classique, la plateforme imaginée par Florie est interactive. Elle s’articule autour de ces mots clés. Le visiteur navigue entre ces notions, passant de séquences en séquences où tous les mots sont mentionnés. Le but ? Pouvoir observer toutes les nuances qu’un même terme peut représenter pour elles.

Mais Womanhood c’est surtout des femmes. Quinze femmes. Auteures, actrices, blogueuses, réalisatrices, humanitaires, musiciennes, photographes, psychiatres, chercheuses, étudiantes, enseignantes ou scénaristes. Ce sont quinze femmes égyptiennes, de 20 à 80 ans, toutes confrontées à la question du Genre dans leur activité sociale. Comme les maillons d’une chaîne, chaque femme interviewée connaît personnellement au moins une autre participante.

Womanhood est un kaléidoscope qui permet de rendre visibles ces femmes égyptiennes. Ce sont sept heures de témoignages face-caméra, divisées en 80 vidéos, filmés en anglais et disponibles en sous-titrages arabe, anglais ou français. Le site propose également une partie Histoire, avec une frise chronologique retraçant les mouvements féminins en Egypte, ainsi qu’une section Bibliographie, dotée d’une sélection d’ouvrages thématiques pour approfondir le sujet.

L’aventure Womanhood a été initiée par Florie mais portée par une équipe d’une quinzaine de personnes soudées, du producteur Benjamin Daugeron en passant par la graphiste Anaïs Bourdet, à l’origine de Paye Ta Shneck, Léonie Pernet et bien d’autres. Le but de Womanhood n’est pas lucratif, cependant la post-production, le sous-titrage font qu’une plateforme de financement participatif a été créé. Si ce projet vous touche, aidez Womanhood !

Chloe

Caution geek de BBX, Chloé écrit sur l'art, le théâtre et le cinéma. Passion fast-food, salopettes et nuits blanches. Toujours OK.