TYPOLOGIE #8 LA PARISIENNE

On est jamais trop bien informé. Afin d’apporter ses services à la grande communauté des filles et vous permettre d’éviter rendez-vous foireux et baises minables, Barbi(e)turix développe sa propre base de données systématisant les meilleures et les pires du Wild lesbian World. Aujourd’hui découvrons le profil type de la parisienne.

 

Nom ? Inès de la Frange

Ou la trouver ? A Paris tiens ! Elle tient en horreur tout ce qui outrepasse le périph’, trop fière d’appartenir à la petite sphère des parisiens de naissance. Le simple fait de prendre le RER lui donne des sueurs froides, elle ne tient pas plus d’une après-midi à la campagne, moitié moins en banlieue, apparentée dans son imaginaire limité au combo délinquance / cité / pollution / ennui. Ça ne l’empêche pas de répéter inlassablement à quel point « Paris c’est pourri », mais comme « Berlin a perdu son âme » et qu’ « à Londres il pleut tout le temps », le plus facile c’est encore de rester chez soi. Secrètement, elle envie les provinciaux et leurs racines. Tu m’étonnes, c’est pas facile de revendiquer une culture quand t’es née dans le 12eme arrondissement.

A quoi ressemble-t-elle ? Elle se veut l’incarnation du « chic à la française », de l’élégance altière, de l’allure branchée. Même si cela suppose de gâcher l’intégralité de son smic chez Sandro et A.P.C, quitte à manger les sandwichs éponge de chez Monop’ tous les midis. La moindre sortie est un prétexte pour parader dans son attirail branchouille, à savoir coupe au bol pour les andros, chignons « bun » pour les plus féminines, sac en toile, jean April 77, sans oublier ses Wayfarers, qu’elle sort dès qu’un rayon de soleil fait son apparition avant d’aller s’entasser en terrasse du Little Café ou aux Buttes-Chaumont en pestant contre tous ces connards qui ont eu la même idée qu’elle.

Comment se comporte-t-elle ? Tu vois cette nana qui reste collée au mur les bras croisés à toutes les soirées ? Bah c’est elle. Elle ne s’amuse jamais, trouve tout à chier, rabâche à qui veut l’entendre que « Paris c’est sale, les parisiens tellement cons et la drogue trop chère », avant de filer chez sa psy, répéter encore et encore les mêmes litanies.

Comment la serrer ? Surprenez la. Derrière son air blasé se cache souvent une terrible envie de casser les codes, de transgression, d’aventure. Et oui, quand on est jamais allé plus loin que Porte de Saint-Cloud (pour Rock-en-seine voyons, pas pour cueillir des fleurs), un rien nous fait chavirer. La vérité, c’est qu’elle n’en peut plus de ses vendredis soirs à la Candelaria, de ses aprems au palais de Tokyo et de ses dimanches au Rosa Bonheur. Faites la rêver, escaladez le mur de l’Eglise St-Nicolas du Chardonay et taggez vos deux noms à la bombe rose, promettez lui de partir faire le tour du monde en trottinette, faites vous tatouer son prénom en hébreu… Soyez pittoresque.

Comment la larguer ? Au bout de six mois vous n’en pouvez plus de son petit univers étriqué, de son petit boulot de graphiste freelance, ses petites virées dans le marais pour racheter du savon chez Muji, du micro-milieu lesbien parisien et de ses soirées électro. Vous saturez. Vous avez troqué le tour du monde pour un T2 à Macardet et vos escapades nocturnes pour un abonnement à la Cinémathèque. Le meilleur moyen pour vous en débarassez ? Dites lui que vous partez continuer vos études à l’Université du Minnesota. Jamais elle ne vous suivra. Car la vraie parisienne, même si elle déteste Paris, ne se décidera jamais à vivre ailleurs.

Bon ou mauvais coup ? La parisienne est aigrie. Donc, niveau baise, c’est simple, ce n’est jamais assez bien. C’est pas faute de s’être tapé tout le milieu parisien. Un cuni et deux doigts ? Trop classique. De longs baisers langoureux ? Trop mielleux. Une baise sauvage ? Trop sportif. Une corde et un stap-on ? Trop fantaisiste. Cherchez pas, le seul moyen de la combler reste encore d’installer un miroir en face du lit, qu’elle puisse se regarder le nombril bien tranquille.

On lui dit : « Non mais moi tu sais, je traine pas trop dans le milieu. »

On évite de lui dire : « Ça te dit un barbeuc’ chez mes parents à Juvisy ce week-end ? »

 

Lubna

Lubna

Grande rêveuse devant l'éternel, Lubna aime les livres, les jeux de mots et les nichoirs en forme de ponts. Elle écrit sur l'art, avec un petit a : bd, illustration, photo, peinture sur soie. Twitter : @Lubna_Lubitsch