Julia Eringer, Girls like magic ! l’interview

On vous a parlé de Girls Like Magic, la web série queer de la scénariste Julia Eringer. Ça tombe bien parce que la saison deux est en crowfunding et on en a profité pour rencontrer Julia.

Beaucoup de personnes, y compris moi, ont des idées de webseries, mais très peu d’entre elles vont jusqu’au bout. Comment expliquez-vous que vous avez réussi à le faire ? Avez-vous des conseils à nous donner ?

Je pense que c’était la ténacité, la chance et la foi en une idée. J’ai eu de la chance parce que j’ai rencontré des gens très talentueux qui ont contribué à faire de ce projet ce qu’il est. La ténacité est cruciale – il y avait un million de points où le projet aurait pu s’écrouler. C’est la volonté qui m’a permis de continuer et d’assurer la cohésion du projet. Tou.te.s celleux qui travaillaient sur le projet y croyaient fermement. Nous savions que ce que nous créions était spécial et que nous créions quelque chose pour un marché mal desservi – des gens qui avaient besoin de ce contenu. Ce genre de raison d’être vous permettra de continuer, même les jours les plus sombres.

Votre émission est très bien produite. Quel matériel et quels outils avez-vous utilisés ?  Comment avez-vous financé la saison 1 ?

Je ne suis pas libre de dire exactement combien nous avons dépensé, mais on peut dire sans risque de se tromper qu’il s’agissait d’un budget très serré. Vous pouvez faire quelque chose de bien avec très  peu si vous avez une bonne idée, un scénario et une équipe talentueuse. Nous avons utilisé un canon 5D qui est une caméra HD assez modeste, mais nous avons dépensé une grande partie de notre budget pour d’excellents objectifs et un excellent éclairage pour que les images soient magnifiques. Nous avons également consacré beaucoup de temps à la conception de la production pour que l’émission ait l’air d’avoir une plus grande valeur de production.

Combien de temps vous a-t-il fallu pour tourner toute la 1ère saison ? Et pour la post-production ?

Nous avons tourné en 11 jours, donc c’était un tournage très rapide. Le postproduction a pris beaucoup de temps à cause de notre petit budget – nous avons dû faire beaucoup de concessions car nous n’avions pas les moyens de payer les tarifs standard de l’industrie. Je dirais que la post prod a pris environ 18 mois.


Vous avez filmé à Los Angeles. Pourriez-vous nous dire exactement où ? Comment avez-vous trouvé vos emplacements ?

Nous avons tourné dans tout Los Angeles. L’appartement de Jamie était à Sherman Oaks, celui de Magic et Jacobs était à Hollywood, le vétérinaire au centre-ville, la fête de fiançailles à Silverlake, les extérieurs à West Hollywood et Silverlake. Presque tous les endroits étaient des appartements où vit l’équipe ! Le bar, le vétérinaire et le sex-shop ont été trouvés par la production.

Vous avez eu plus de 1,7 million de visionnements sur certains épisodes de la saison 1 et plus de 25 millions de visionnements en tout. Comment expliquez-vous un tel succès ? Tu as réussi à te faire de l’argent avec ça ? Pourquoi avez-vous choisi de diffuser sur One More Lesbian et non sur votre propre chaîne YouTube ?

Je sais que c’est fou – nous avons plus de 25 millions de vues actuellement. Le succès…. Je ne sais pas. J’espère que c’est parce que les gens s’identifient à l’histoire et aux personnages et qu’iels aiment ce qu’iels voient ! En raison de la démonétisation de Youtube, nous avons réalisé de très petits revenus publicitaires, c’est pourquoi nous finançons la deuxième saison avec le soutien de nos fans. One More Lesbian s’est approchée de nous et a voulu héberger sur leur chaîne – parce qu’ils avaient 250 000 abonnés à l’époque (maintenant c’est plus de 400 000), nous avons pensé que ce serait un excellent foyer pour Girls Like Magic.

Vous êtes allé à Clexacon à Las Vegas le mois dernier. Qu’en avez-vous pensé ?

On s’est bien amusé à Clexacon. J’étais là pour promouvoir un nouveau film The Good Kisser ainsi que Girls Like Magic.

Vous travaillez sur la saison 2 et vous collectez des fonds avec une campagne de crofunding. Pouvez-vous nous en dire plus ? De combien d’argent avez-vous encore besoin ? Comment pouvons-nous vous aider ?

Oui, je peux vous parler un peu de la saison 2.
On y retrouve Jamie & Magic 1 an plus tard quand leurs luttes personnelles non résolues commencent à s’infiltrer dans leur vie. Sur un chemin déterminé de découverte de soi, Magic se lance dans le monde de l’activisme LGBTQ. Jamie, toujours ébranlée par le rejet de ses parents, est attirée sur un chemin autodestructeur de sexe, de drogue et de musique.

Je suis très excitée par la saison que nous avons planifiée – elle sera deux fois plus longue et nous promettons deux fois plus de rires,  de drames et d’amour ! Nous avons encore un long chemin à parcourir en ce qui concerne le crowdfunding…. Si vous soutenez la représentation et la visibilité à l’écran et que vous voulez voir plus d’histoires queer à la télévision, vous pouvez aider en faisant un don et en partageant la campagne sur vos médias sociaux ! Nous avons vraiment besoin que tou.te.s celleux qui croient en l’émission et qui l’aiment s’impliquent !

Cliquez sur www.girlslikemagic.com pour soutenir la campagne !

Carole A. Stéphane

Encore en deuil de Lexa & Clark (The 100), chercheuse de lesbiennes/bies dans les séries, auteure du guide Les Filles ont la peau douce et dit souvent que la mémoire sert à oublier.

Instagram : carolea.stephane