Vulva’s songs de Colette Renard à Tove Lo

S’il n’est pas rare d’entendre parler de phallus triomphants à longueur de morceaux–« J’baise toute la semaine, j’en ai mal au chibre » (Dix-neuf, SCH, hashtag-Synthol en massage) – qu’en est-il de la vulve? Qui chante sa beauté, sa vie, ses déboires ? Variété française, Electro ou Rock, petit tour savoureux. Meow.

 

Avec Les nuits d’une demoiselle en 1963, Colette Renard chante les plaisirs du sexe féminin et de l’acte sexuel. Une chanson émaillée d’expressions plus ou moins jolies, plus ou moins imagées mais toujours aussi agréables à réentendre, certaines d’entre elles étant complètement tombées en désuétude : « je me fais sucer la friandise », « je me fais picorer le bonbon »  ou encore « je me fais bélier le joyau ». De quoi pimper les sextos façon vintage.

On suit la piste du joyau avec le morceau Diamant, du groupe Bagarre, que l’on retrouve sur l’album CLUB 12345 (2018). Explosion de gorge déployée et danse frénétique sur cette ode énergique à la masturbation féminine. Sujet parfois susurré, sous-entendu, mais principalement tu dans la chanson (tout comme dans la société), il est ici abordé frontalement : « index à l’envers, majeur en l’air ».

Donner de la visibilité et aborder la vulve c’est encore tenter de briser un tabou, voire des tabous. C’est ce qu’a fait le groupe La Femme avec leur morceau Mycose sur l’album Mystère sorti en 2016. Comme le titre l’annonce sans ambages, le morceau aborde un sujet bien connu de toutes.

Avec son air entêtant et son refrain efficace ce morceau met en mot l’enfer de la candidose et l’énergie à déployer pour l’affronter et la faire fuir, comme s’il s’agissait d’une entité à part entière, d’un ennemi palpable. Mycose is the new huitième passager. Il s’agit de se réapproprier, sans se cacher derrière des métaphores ou des images bien enrobées, ce qui se passe entre nos jambes et ce haut et fort.

Impossible de chanter la vulve sans chanter le désir sexuel féminin. Ceci en abordant celle qui gagnerait à être encore plus célèbre, l’érection féminine, aussi appelée Lady Wood en anglais. C’est le titre de l’album complet, sorti en 2016, de la chanteuse suédoise Tove Lo.

Le concept a été développé jusqu’à proposer, en couverture de l’album et en fond de scène sur l’ensemble de sa tournée, un logo représentant le symbole féminin détourné en vulve. Tel un drapeau, un étendard à porter à travers les salles et les festivals sur l’ensemble de la planète.

Le discours libertaire et féministe de Tove Lo appelle à défendre la liberté des femmes de parler de sexualité, de connaitre leur corps et d’en être fières. Quelle meilleure tribune que les ondes radios du monde et des salles à guichets fermés pour faire vivre ce message à travers sa musique et ses morceaux. La vulve en symbole et la puissance sexuelle féminine en porte-drapeau sont défendues par une pop féroce, énergique et enivrante.

Son nouvel album Blue Lips  se présente comme la suite de Lady Wood : une nouvelle occasion de découvrir cette artiste et son travail, toujours dans la même veine, comme le prouve le premier single extrait de l’album, « Disco Tits ».

Dansons sur la masturbation, dansons sur les mycoses, dansons sur notre puissance sexuelle, l’occasion de kicker au passage quelques tabous encore bien tenaces !

 

Gomar

– Principalement impliquée dans ses projets de production, prépare son avenir autour d’une pinte ou sur du Beyoncé.