Des seins polissons de Pritney Bears

Des tétons qui pointent le bout de leur nez à travers leurs t-shirts humides, des jolies fesses entrevues à l’orée des buissons, des corps moites sous la chaleur, de la salive qui s’échange… L’exposition polissonne de Pritney Bears est un vrai plaisir pour les sens. Barbieturix vous encourage à aller voir ces t-shirts mouillés jusqu’au 30 juin, à L’inattendue Galerie. Rencontre avec une artiste qui n’a pas froid aux yeux.

 

Barbieturix : Qui se cache derrière cette effrontée du coup de crayon ?

Pritney Bears : C’est un mélange de fluides : juste ce qu’il faut de mauvais goût, un anticonformisme un peu pop, un pied de nez à ma génération un peu trop lisse et hétéronormée, avec comme décors une rave party des années 2000 sous acide. Le tout, en seins et en dessins. A travers mes illustrations, je tente d’aborder la sexualité et le corps féminin sans filtre ( et souvent sans culotte) en évitant de tomber dans la vulgarité ou le porno. Mon approche illustrative s’amuse des clichés et des codes érotiques à travers un prisme un brin provocateur… pour mieux les détourner et jouer avec. Les thèmes qui jalonnent mon travail me servent également de prétexte pour dessiner des corps exclusivement féminins, exercice qui, depuis une dizaine d’années déjà, continue de me challenger tous les jours. Puis je trouve que les nanas sont bien mieux à croquer.

J’ai d’abord appris à dessiner en copiant ce que je voyais, ce que j’avais sous la main et comme je me balade souvent avec mon corps, j’ai surtout commencé par reproduire bêtement ce que je connaissais par cœur. Je dessine ce à quoi je m’identifie, et, en étant une fille, il m’a donc toujours paru plus naturel de dessiner un corps de femme. Un corps d’homme, ou même un portrait, me pose bien plus de difficultés techniques. Donc le ratio effort/résultat en prend un coup.

Mes goûts personnels mis à part, quand on suit un parcours académique en dessin (modèle vivant), on a aussi affaire à plus de femmes, on apprend l’anatomie au sens strict du terme. Tout ça combiné, dessiner la « féminité » m’inspire et me permet bien plus d’explorations graphiques. Maintenant, si on s’éloigne un peu de l’aspect purement technique, mes recherches m’ont conduites à des questions sociétales sur la représentation du corps de la femme en général. Les limites sont hyper fines quand on aborde la question de la nudité, de l’érotisme, si on ne fait pas attention on peut très vite tomber dans le piège de la femme-objet ou des clichés bêtes et méchants. Mais le danger serait aussi de s’interdire de jouer avec l’image de ces corps là. C’est vrai qu’en tant que nana, je m’accorde un légitimité absolue quand il s’agit de m’approprier les codes de la représentation de mon propre sexe. Du coup j’en profite…. La grande problématique qui s’impose à moi petit à petit et de manière insidieuse, c’est de trouver le juste langage pour aborder ce vaste chantier en images. Jusqu’à présent, je pense que le meilleur des outils est l’humour, le second degré, la dérision. Ôter de la gravité aux choses au profit d’un peu de légèreté permet, je pense, de toucher bien plus de monde, et surtout de parler de tout. L’humour c’est le salut de l’Humanité, oui oui.

Parles nous un peu de ton parcours du combattant coloré ?

Mon parcours artistique a démarré assez tôt puisqu’avant les Arts Décos, j’ai obtenu un bac STI Arts Appliqués. Mon truc a toujours été le dessin, et même si j’ai eu quelques petits dérapages professionnels, le naturel est toujours revenu au galops et l’évidence, au pas de course : « tu dessineras ou tu mourras, ma fille » Là, la prochaine étape c’est mon expo que je bosse depuis 6 mois déjà, mon prochain projet serait la sortie de ma BD ( worldwild bestseller ). Je pense d’ailleurs prendre un virage a 360° au niveau du thème et me concentrer sur une histoire de cul et de meufs.

Où puises-tu ton inspiration ? Qui sont tes muses ?

Beaucoup de Pop culture, une lecture boulimique de BD ( mes premiers amours ) et mes sœurs Jeanne et Eugenie Spears pour m’avoir prêté leur corps le temps de quelques photos souvent ratées ( une de mes nombreuses faiblesses ) et sans jamais râler. Mes copines et les femmes qui m’entourent sont une source intarissable d’inspiration puisque j’ai toujours pris soin de les choisir avec goût ( là , mon plus grand talent ).

L’été approche mais n’en est pas moins humide avec ses tee-shirts mouillés, dis-nous en plus sur ton expo coquine ?

Tee-shirts mouillés, c’est l’histoire illustrée d’une chaude soirée d’été 1992. C’est Vic, Sido Myriam et toutes les autres, des bonnes copines de vacances qui se retrouvent entre filles car les garçons sont tous partis voir le match. Le soleil est brulant, l’air est moite…

Que s’est il passé durant ces quelques heures suspendues ?

Qu’ont elles imaginées pour tromper l’ennui ?

Le mystère reste entier.. jusqu’à aujourd’hui.

Tee-Shirts mouillés c’est leur histoire en dessins, le temps d’une soirée coquine à laquelle toutes les nanas sont invitées. Ca se passe au 50 rue des Tournelles, et ca commence ce mercredi 20 juin a 18h pour le vernissage et ce jusqu’au 30 juin.

Tu vas voir, c’est sucré et ça tâche pas, ça fond sous la langue et ça te met les sens sans dessus dessous alors si t’as pas peur d’avoir chaud. Passes donc voir les filles.

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Solene

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