Typologie #14 : l’aristo

On n’est jamais trop bien informée. Afin d’apporter ses services à la grande communauté des filles et vous permettre d’éviter rendez-vous foireux et baises minables, Barbi(e)turix développe sa propre base de données systématisant les meilleures et les pires du Wild lesbian World. Aujourd’hui découvrons le profil type de l’aristocrate.

 

Nom ? Léopoldine Jeanne-Marie Drouet de la Fouchardière, marquise de Périgueux.

Où la trouver ? Dans son château, diantre ! Cette descendante du duc d’Orléans, premier pd de France s’il en fut, ne quitte ses appartements que pour s’adonner à ses deux passions : la chasse et les mondanités. Donc, à moins que vous soyez garde forestier dans les charmants bois de Lanmary en Dordogne ou que vous ayez vos entrées dans les arrangements de sang et de rang, dits mariages, il vous faudra user d’un peu d’imagination afin de pénétrer la demeure de votre promise. Liseuse de madame à la Seydoux dans les Adieux à la reine, Tartuffe à la Duris dans Molière… Soyez inventive.

À quoi ressemble-t-elle ? À une aristo. C’est-à-dire à une combinaison détonante de tissus et de matières, tous hérités d’une aïeule, savamment agrémentée d’une coiffe façon 17ème. L’aristogouine ne badine pas avec les bonnes manières. Au cas où vous l’ignoriez, bien vivre est un art peu accessible. Apprenez par cœur vos fourchettes, vos verres et vous couteaux. Cela vous évitera bien des ennuis.

Bon ou mauvais coup ? Mauvais. Malheureusement, Chateaubriand n’a pas eu la bonne idée d’écrire un Kamasoutra lesbien en alexandrin. Effleurer vos lèvres sera déjà une grande première pour elle. Pour autant, ne lui forcez pas la main. Le savoir-vivre se décline dans tous les domaines, à commencer par sa « couche ».

Comment la serrer ? Cela va sans dire, il vous faudra oublier le jargon de nous autres gentes sans particules. Au « ça te dit de boire un coup », préférez «me feriez-vous l’honneur de partager un breuvage en ma modeste compagnie ». Et par breuvage, entendez un « grand cru » de trente ans d’âge. Autant dire que si vous êtes fauchée, vous ne ferez pas long feu. Cela dit, vous pourrez toujours essayer de bluffer. Il paraît que des œufs de lump qu’on laisse macérer dans du soja font du bon caviar.

Comment la larguer ? Pourquoi la larguer ??? Maintenant que vous avez gagné son cœur… À vous les joies des randos en calèche, des feux d’artifices, des valses endiablées, des opéras baroques, des mets recherchées, des apparats distingués… Tout compte fait, larguez-la.

 On évite de lui dire : « Tu connais Sébastien Patrick ? »

On lui dit : « Il fut un temps glorieux où le royaume de France éclairait le monde. Et puis, il y eut la prise de la Bastille. »

Rania