Typologie #13 : la gouine hors milieu

On n’est jamais trop bien informée. Afin d’apporter ses services à la grande communauté des filles et vous permettre d’éviter rendez-vous foireux et baises minables, Barbi(e)turix développe sa propre base de données systématisant les meilleures et les pires du Wild lesbian World. Aujourd’hui découvrons le profil type de la gouine hors milieu. 

 

Nom : Muriel Robin des bois cachés

Où la trouver : Partout où tu n’es pas, partout où tu ne traines pas. Mieux vaut procéder par élimination. Elle ne va pas à La Mutinerie, ni au Little Café. Elle n’a jamais mis un pied à Violette and Co. parce qu’elle ne comprend pas pourquoi « vous avez besoin d’une librairie féministe lesbienne blablabla » alors que y’a la FNAC. Mais du coup, elle est partout ailleurs. Elle fait ses siestes au jardin du Luxembourg à côté du Camping pour tous et n’y voit aucun problème, passe ses weekends au Social club mais s’étonne toujours de ne ramener aucune fille et d’avoir des mecs à ses basques qui veulent la pécho à 5h du mat ‘quand Paris s’éveille sans elle.

A quoi ressemble-t-elle ? Pour aller encore plus loin dans le cliché, la lesbienne hors milieu est invisible. Elle pourrait autant être Butch que Lipstick, pour elle sa sexualité ne doit pas s’afficher sur sa gueule et elle te le fait sentir. Si elle correspond aux critères de « l’ordre féminin », elle ne comprendra pas les lesbiennes dîtes masculines, et si à contrario elle ressemble plus à une Butch, elle ne supportera pas ces complices des hétéros, ces suppôts de Satan.

Comment se comporte –t-elle ? C’est soit une grande gueule qui pense que toutes les féministes sont des Femen, soit une discrète qui pense que le rose c’est dans le sang des filles et n’a jamais remis en question la croyance selon laquelle « les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus ». En fait, elle est sur une autre planète que la tienne. Elle n’a jamais entendu parler de Monique Wittig et de son corps lesbien et croit que la communauté LGBT c’est comme les Témoins de Jéhovah : facile d’y entrer, et difficile d’en sortir. Alors qu’au fond, c’est l’inverse, non ? Enfin, pour elle, son orientation sexuelle/ amoureuse est une partie infime de sa vie personnelle. Sauf le jour où elle s’est rendue compte qu’elle ne pouvait pas se marier avec la femme qu’elle aime. Là, elle a fait une manif pour défendre ses droits. Puis ensuite, elle est retournée à ses pots de confitures ou à ses matchs de foot parce que « c’est bon maintenant on peut se marier comme tout le monde y’a plus d’homophobie, vous exagérez puis si tu t’es fait tabasser la dernière fois, t’avais qu’à pas donner la main à ta meuf… »

Comment la serrer : Pour cela, il suffit de sortir partout où tu ne traines pas généralement ou de cocher le critère « Hors milieu » sur Gayvox. Vous irez boire un verre dans un bar à St Mich et là tu pourras lui dire qu’ «après avoir passé du temps dans le milieu que tu trouves trop malsain, tu as préféré t’éloigner de tout ça et rencontrer des filles vraiment équilibrées ». Tout cela en la regardant droit dans les yeux pour lui faire croire qu’elle fait partie de la catégorie convoitée. Alors qu’au fond, tu sais très bien qu’elle a couché avec Marie, l’ex de Laura ton ex, et qu’elle lui en a fait baver pendant 8 mois à coups de « Si tu croises une fille du milieu, je te quitte. »

Comment la larguer : Tu lui fais la surprise du siècle et l’emmène à un atelier sur la post-pornographie à la Mutinerie. Qui dit atelier dit actions. Là elle croisera deux de ses ex qui sont aussi les tiennes « mais oups tu avais oublié de le lui dire ». Soit elle se prêtera au jeu et tu seras dans la merde (peu probable) soit elle filera vite rejoindre ses potes « normaux » au Social Club. (Espérons que ce soit plus probable).

Bon ou mauvais coup : Même si la révolution commence dans la chambre, une personne peu politisée peut très bien avoir conscience de votre point G. Et si sa réflexion n’est pas très précise, on ne peut pas en dire autant de son doigté .

On évite de lui dire : «Au fait, mon tatouage sur la clavicule, ça veut dire « Sappho »»

On lui dit : «Ça me fatigue la Gaypride, pourquoi on irait pas en week-end à Deauville à la place ? »

 

Sarah

 

Sarah

Sarah ne parle plus trop de cul ni d'amour d'ailleurs mais ses passions demeurent : féminisme, antispécisme, santé mentale et gingembre.