Le bonheur est dans le poil

A l’occasion d’un ancien fanzine, Barbi(e)turix avait lancé un grand sondage sur Facebook pour connaître vos “tue l’amour” les plus rédhibitoires. L’unanimité de vos réponses méritait un traitement spécial pour ce qui vous rebute le plus : les poils. Et pas n’importe lesquels, vous l’aurez deviné. Ainsi donc, grâce à vous, nous sommes en mesure de savoir enfin comment, à coup sûr, rencontrer la femme de sa vie et entretenir son couple : grâce à ses poils de chatte ! A toutes celles qui croyaient que la jalousie, la possessivité, l’agressivité ou le manque d’intérêts communs étaient la source de conflits et de ruptures, détrompez-vous ! Sachez que tout n’est en réalité qu’une question capilo-vulvaire. Votre copine vous délaisse ? Rasez-vous le minou ! Merci à toutes nos lectrices qui nous ont permis de comprendre pleinement la mesure et la portée de ce pileux problème.

Grâce à cette étude anthropologique de haute volée, Barbi(e)turix s’adapte à vos besoins et vous proposera prochainement de remplacer vos speed-datings par des fouffes-dating, qui seront à l’évidence beaucoup plus efficaces et directs. Célibataires, ne déses- pérez plus et baissez vos culottes ! Lors de ces réunions en toute décontraction, la foufoune s’ébattant joyeusement à l’air libre, vous pourrez sélectionner votre compagne en fonction de vos exigences pilopelviennes : la Kojak, la Roch Voisine, la Jackson Five, voire la Bob Marley, chacune pourra trouver minou à son pied en toute simplicité. A quoi bon discuter et faire connaissance quand il suffit en réalité d’exhiber ses poils ?

De la même façon, lorsque votre couple bat de l’aile, rien ne sert d’aborder des sujets inutiles et chiants comme le côté trop intrusif de belle-maman ou votre infidélité chronique : parlez directement coiffure vaginale ! Abordez avec votre partenaire vos désirs et envies mutuels en termes de tonte ou de repousse, voire de motifs ou d’ornements, toutes les folies sont autorisées en la matière. Et surtout, cassez la routine ! Quoi de plus affriolant que de passer de la Jackson à la Kojak, ou inversement, voire d’organiser une soirée à thème “Petite Maison dans la Prairie” avec tresses et pâquerettes ? Parler fouffe régulièrement avec votre copine, c’est l’assurance d’une relation stable et durable. C.Q.F.D. !

Nous n’entrerons pas ici dans le débat pro ou anti- poils, car nous estimons qu’une bonne chatte est une chatte libre et bien dans ses poils ! Certaines affirment qu’un excès pileux comporte trop d’inconvénients, manque d’hygiène et étouffement de la cunilingueuse étant les raisons les plus fréquemment invoquées. D’autre part, certaines affirment que l’absence de poils fait trop petite fille. Mais quoi qu’il en soit, voici quelques petits conseils si vous vous apercevez que la demoiselle que vous convoitez n’a pas la même conception que vous de la chatte idéale.

Déjà, en matière d’hygiène, les poils ne doivent pas entrer en ligne de compte. Poilu ou pas, un minou se douche quotidiennement, c’est la base de tout. Ensuite, en cas d’excès pileux, l’étouffement si redouté peut être évité grâce à l’utilisation astucieuse de vos deux mains, qui pourront délicatement écarter l’objet de la discorde pour dégager l’accès aux parties désirées. Enfin, en cas d’absence de poils pédophilo-culpabilisante pour certaines, la patience sera votre meilleure arme, en attendant que les petites frisettes repoussent.

Plus sérieusement, si les poils de fouffe étaient réellement LE tue l’amour ultime, pensez bien que la vie serait facile, et que le bonheur affectif le plus parfait ne serait qu’à portée de tondeuse bikini waterproof… Et les arguments bidon, ça suffit ! Tu t’étouffes dans une foufoune Roch Voisine ? Ta technique de cuni est nulle, changes-en ! Les deux trucs qui bougent au bout de tes bras et qu’on appelle des mains ont une grande utilité sexuelle. Tu trouves que les foufounes Kojak donnent un air de petite fille ? Dis-toi qu’il faut être un peu tordue pour prendre une trentenaire en string dentelle pour une gamine juste à cause de quelques centimètres carrés épilés.

Si ces histoires de poils sont un frein si important pour certaines, elles ont dû bien tristement passer à côté de belles rencontres et de belles personnes. Car après tout, la garniture pelvienne peut tout à fait être un sujet de discussion comme les autres dans une re- lation : après le “j’aime pas ta bouffe”, “j’aime pas tes fringues” et autres “j’aime pas ta musique de merde”, pourquoi pas un “j’aime pas tes poils” qui permettrait d’envisager une modification capilo-vulvaire bénéfique à votre couple ? Parce que les poils, au fond, quand on aime, on s’en fout un petit peu non ?

Audrey

source photos : hairysixties.tumblr.com